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13 mai 2011

l'Europe veut imposer le modèle allemand.

 L’Allemagne fait figure de modèle économique au sein de l’Union Européenne. Et en effet, elle a su accroître sa compétitivité et par la même ses exportations pour dégager des excédents commerciaux et réduire son déficit public.

Le prix à payer, parce qu’il y a un prix à payer pour arriver à ce résultat, ce sont d’abord les travailleurs allemands qui l’ont supporté mais aussi, les travailleurs des pays de l’est, des pays émergents et tous les citoyens de l’Union Européenne.

Pour doper son commerce extérieur, et rendre ses entreprises plus compétitives  que ses voisins européens, elle a voulu faire baisser le coût des produits vendus. Il n’y a que trois manières de baisser le prix de revient des biens et des services vendus :

  • baisser les impôts et taxes payés par les entreprises,
  • baisser les salaires,  
  • ou baisser les profits,

Autrement dit, les trois constantes qui forment la valeur ajoutée d’un produit. En fait, ce genre de  choix, dans une société capitaliste, est vite fait. L’Allemagne s’est donc attaquée au marché du travail, et à la baisse de la fiscalité au profit des entreprises.

Au niveau des salaires :

  • Baisse ou gel des salaires, en échange du maintien de l’emploi,
  • Pressions sur les syndicats, en leur mettant en mains le marché suivant : coopérer ou délocaliser,
  • Rémunération des salariés intérimaires à un coût inférieur sur les postes qu’ils remplacent.
  • Durcissement des conditions de chômage par la baisse des indemnités, afin d’obliger les chômeurs à accepter des emplois mal-rémunérés. Ce sont les mini-jobs : 4,8 millions de personnes travaillent moins de 20 heures par semaine pour un salaire inférieur à 400 euros par mois (4 à 5 euros de l’heure.). Obliger les chômeurs à accepter des emplois d’un niveau inférieur à leur qualification, et enfin, pouvoir embaucher des chômeurs à un niveau inférieur à ceux de la convention collective (loi Hartz IV en 2005).

Déjà, les lois Hartz IV visaient à augmenter la flexibilité de l’emploi, augmenter la population active et réduire le coût du travail. Le coût de la main-d’œuvre a ainsi augmenté de 2% en Allemagne sur la période de 2002 à 2008  alors qu’elle augmentait de 18% dans le reste de l’union européenne.

Le chômage est passé sous la barre des 3 millions de chômeurs en 2010 mais le patronat allemand estime que les emplois qui ne trouvent pas preneurs du fait du manque de salariés qualifiés ne pourront être occupé par les chômeurs et les salariés plus âgés. Il  voudrait augmenter le temps de travail, de 38heures par semaines à 45h, et étudie même un allongement de la durée du travail jusqu’à l’âge de 70 ans.

Au niveau fiscal :

  • Ce sont les ménages qui paient les charges sociales (que ne paient plus les entreprises), par une augmentation de la tva de 3 points depuis 2007.
  • Baisse des impôts directs des entreprises,

En juin 2010, Georges Sorros déclarait : « la politique économique allemande est un danger pour l’Europe. »

Les économistes mettent souvent en avant la spécificité industrielle allemande, vente de produits haut de gamme, réputation d’excellence des produits, importance de la recherche et du développement dans les entreprises,  pour expliquer ce qui différencie des économies allemandes et françaises.

Pourtant il y a une autre explication économique. "Les entreprises allemandes font sous-traiter une grande partie de leur production dans les pays de l’est et les pays émergents, donc à bas coût. Elles sont donc beaucoup plus compétitives. Mais comme le dit Philippe Brossard de l’agence Macrorama "l’envolée des exportations ne reposent pas sur le progrès de l’industrie. Qu’a exporté l’Allemagne ? Des importations !"

D’autre part, en examinant les chiffres des exportations et des importations pour chaque pays de la zone euro, on constate que l’Allemagne vend ses produits majoritairement aux pays de l’Union Européenne. « Les excédents Allemands, ont été rendus possibles par les déficits d’autres pays et donc la stabilité allemande par l’instabilité d’autres pays. » (Martin Wolf, journaliste économique).

En faisant baisser les salaires et en utilisant la sous-traitance d'autres pays européens, l’Allemagne est devenue, dans la zone euro, la championne des exportations. Pourtant en faisant baisser le pouvoir d’achat et les recettes fiscales elle entretient la récession et le chômage dans son propre pays et dans le reste de l’UE.

La politique de l’euro fort.

L’Europe est constituée de 27 pays qui n’ont pas tous la même monnaie. L’Euro est la monnaie unique seulement pour 17 pays à ce jour. Un euro fort permet d’importer des produits moins chers, le pétrole par exemple ou bien des produits ou des matières premières qui entreront dans les productions qui seront exportées par l’Allemagne. Il reste aussi un facteur d’attraction des investissements étrangers. 

Inversement, l’euro fort devient un handicap pour les pays qui veulent vendre leurs produits  au reste du monde, et ce sont alors les entreprises étrangères qui deviennent plus compétitives.

L’Europe peut-elle entretenir le chômage et la récession comme réponse à la compétitivité pour ses entreprises face au reste du monde ?

C’est ce modèle Allemand, et derrière lui le modèle américain, qui vante les vertus d’une baisse des salaires pour augmenter la compétitivité des entreprises et des exportations, ainsi que le mythe d’une croissance infinie, que l’Union Européenne et le gouvernement de Nicolas Sarkozy veulent aujourd’hui nous imposer.

Pas seulement pour sortir de la crise mais pour institutionnaliser un véritable système capitaliste dans tous les pays européens. Les Etats-Unis d'Europe! Le pacte de stabilité européen qui vient d’être adopté à l’Assemblée Nationale en est le commencement.

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